On connaît la délicatesse de Karl Lagerfeld, assez comparable à celle d'un Panzer sur le Front de l'Est. On connait aussi l'obsession pour la maigreur du très médiatique couturier. Il s'était distingué il y a quelque temps encore avec une sortie sur les femmes "obèses", c'est-à-dire, dans l'esprit de cet élégant bipède, toutes celles qui font plus que du 30 ou du 32. "Personne ne veut les voir sur les podiums" avait-il expliqué, s'en prenant notamment à la chanteuse Adèle. Une obsession pour la maigreur qui apparemment va de pair avec une certaine haine de la viande.
Car aujourd'hui, dans une interview à Paris-Match, ce grand penseur de la seconde moitié du vingtième siècle délivrait son testament philosophique, entre fringues et sacs-à-mains. Et au passage exprimait ses contradictoires convictions, qu'on sent davantage guidées par la religion du pognon que par d'éventuelles considérations morales. Ainsi, tout en défendant la fourrure (il est fervent défenseur et collaborateur du fourreur Fendi) et le cuir (Louis Vuitton, il en est aussi… ), le lèche-cul mondain exprimait, sinon son amour pour les animaux, son dégoût pour le commerce de la viande. Avec cette façon panzerienneévoquée plus haut: "rien que de passer devant une boucherie, j'ai envie de vomir!"
Voici, ci-dessous, la réponse de la Confédération Française de la Boucherie à ce guignol plus ridicule que précieux qui prouve une fois de plus qu'on peut être maigre et gros con à la fois.
